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Les langues et les cultures

Cette dimension aborde la sphère de connaissances relatives aux langues et aux cultures selon une perspective plurilingue et comparative. Sur le plan communicationnel les descripteurs se concentrent sur les principes d'organisation et d'usage social d'une langue y compris le rôle de la culture dans la communication ainsi que son rapport avec les éléments linguistiques et extra-linguistiques. Sur le plan linguistique l'accent est mis sur la connaissance de notions telles que multi- et plurilinguisme, fammille de langues, intercompréhension, variétés intra- et inerlinguistiques et sur la capacité de déceler les aspects partagés ou spécifiques des langues étudiées.

Avoir un socle de connaissances sur les notions de langue et de plurilinguisme

Il ne s'agit pas de former des spécialistes en linguistique: l'exposition à une situation plurilingue amène naturellement à s'interroger sur la multiplicité des langues dans la communication humaine et sur le plurilinguisme comme politique linguistique.


Comprendre les principes d’organisation et d’usage d’une langue

  • Comprendre les principes selon lesquels les langues sont organisées et utilisées (cf. CARAP K1)

Il est utile de consulter les descripteurs élaborés dans le CARAP carap.ecml.at (Les savoirs. K 1 -  La langue comme système sémiologique) pour réfléchir sur quelques principes de base du fonctionnement linguistique. Par ex. : le rapport arbitraire entre référent et signifiant ; le fait que deux mots de formes similaires dans des langues différentes n’ont pas forcément exactement le même sens ; le fait qu’il existe toujours des variétés à l’intérieur d’une même langue ; le fait qu’il existe des différences de fonctionnement entre langage écrit et langage oral…Ces principes pourront être compris dès le Niveau I.

  • Comprendre leur usage social (cf. CARAP K2, K3)

Il est utile de consulter les descripteurs élaborés dans le CARAP carap.ecml.at (Les savoirs. K 2 - Connaître le rôle de la société dans le fonctionnement des langues et des langues dans le fonctionnement de la société, K3 - Connaître quelques principes de fonctionnement de la communication) pour réfléchir sur la dimension sociale de l’usage des langues.
Par ex. dès Niveau I : savoir que les variétés linguistiques peuvent être légitimes dans certains contextes ; savoir qu'il faut adapter son propre répertoire communicatif au contexte social et culturel dans lequel la communication se déroule.

Avoir un socle de connaissances sur la diversité et la variété linguistiques

  • Savoir qu’il existe une grande pluralité de langues à travers le monde (cf. CARAP K5)

Il est utile de consulter les descripteurs élaborés dans le CARAP K5 carap.ecml. L’intercompréhension est une modalité communicative qui permet de se mouvoir dans la pluralité des langues et des variétés de langues (Niveau I).

  • Connaître les notions de multilinguisme et de plurilinguisme (cf. CECR)

Voir les définitions des deux concepts dans le Chapitre 1.3 “Qu’entend-on par plurilinguisme ?” du CECR coe.int (Niveau II).

  • Savoir que les langues présentent des variétés géographiques et sociales qui peuvent s'avérer plus ou moins compréhensibles en fonction de la ou des langue/s connue/s.

Ces variétés peuvent aussi  représenter des passerelles entre les langues dès le Niveau I. Par exemple le napolitain inclut des mots d’origine française et espagnole. NAP : Abbàscio ; IT giù ; ES abajo ; CAT a baix ; PORT abaixo. Progressivement du Niveau II au Niveau III il s'agira de comprendre un mobre croissant de variétés différentes.

Avoir un socle de des connaissances sur les langues apparentées

L'intercompréhension est une démarche qui peut s'appliquer à toutes les langues, cependant les processus d'inférence s'activent surtout à partir de ressemblances qui existent entre les langues d'un même groupe. Une connaissance de quelques particularités des langues présentes dans la situation de communication, de leur histoire et de leurs liens facilite l'appréhension de la pluralité.

Comprendre la notion de familles de langues

  • Savoir à quelles familles linguistiques appartiennent les langues de son profil et de son environnement

Niveau I  : En introduction, l’enseignant présentera la notion de famille de langues wikipedia.Langues_par_famille. À partir des profils langagiers des apprenants, on cherchera des informations sur les familles de langues concernées.

  • Avoir un socle de connaissance sur l’évolution historique des familles de langues et des langues qui les composent, de leur diffusion géographique et sociale et de leur statut socio-politique (cf. CARAP K 4) carap.ecml

Niveau I: Prendre conscience des ressemblances interlinguistiques dues à une histoire commune des langues. Par exemple pour les langues indo-européennes, on peut utiliser les tableaux de correspondances lexicales : Vocabulaire_indo-européen.
Niveau II : Augmenter sa connaissance linguistique sur les langues: distribution géographique, nombre de locuteurs, origine et développement historique, variétés, caractéristiques linguistiques, un mini-lexique. la série de manuels EuroCom offre une large palette de petits portraits de langues européennes. Pour les langues romanes, les documents sont disponibles en ligne en anglais, eurocom.linguistic_portraits.
Des versions papier sont disponibles dans les langues suivantes : allemand, anglais, catalan, espagnol, français, galicien, italien, néerlandais, polonais, roumain. Ces documents peuvent ainsi être proposés dans la première langue de l’apprenant. Pour les langues germaniques (en allemand) : eurocomgerm.
Il existe aussi des ressources sur la plateforme Galanet par exemple pour la présentation du roumain pour italophones voir galanet.roumain_roumanie.

Connaître quelques particularités linguistiques des langues en présence

  • Savoir identifier les langues en présence sur la base de quelques signes particuliers

Niveau I: On peut reconnaître la langue d’un texte écrit
- à partir de son alphabet et de son image graphique (par exemple ç / â / ã / ê / œ / ß / uu / æ / Ø / ę / ů, etc.) ;
- et à partir d’éléments morphosyntaxiques (comme par exemple les articles, la désinence verbale, etc.).

  • Connaître les principales spécificités (graphiques, lexicales et morphosyntaxiques) des langues traitées pour se construire une grammaire de compréhension

Niveau I : A travers l'observaiton des textes en différentes langues, l'apprennant peut dégager des régularités pour chaque langue et des règles de passage d'une langue à une autre (cf. Les 7 tamis de EuroCom). Les apprenants thésaurisent progressivement des connaissances linguistiques et les mémorisent.

Niveau II : Pour renforcer cet apprentissage, on peut utiliser les tableaux synoptiques de grammaire comme dans les pages finales du manuel Eurom5 et dans les tables de grammaires de Galanet, galanet.tables_grammaire.

  • Percevoir les différences phonologiques et prosodiques distinctives des langues en présence

Niveau I: Par exemple la présence des nasales en portugais et français, de la "jota" en espagnol, la présence massive de voyelles en fin de mots en italien... On peut utiliser les ressources présentes sur la plateforme Galanet, comme galanet.phonétique_fr/it.
Progressivement du Niveau I au Niveau III il s'agira de percevoir les variations phonétiques pour chaque langue.

Avoir des connaissances sur les liens entre les langues et les cultures

Savoir qu’il existe des relations complexes entre langues, cultures et sociétés

  • Savoir qu’une communauté linguistique ne correspond pas forcément à une identité nationale unique

Les participants à un échange plurilingue doivent prendre conscience que leurs interlocuteurs, tout en appartenant à une communauté de partage d’une langue, ne sont pas pour autant les représentants d’une culture nationale univoque (par ex. le portugais pour tous les lusophones, le français pour tous les francophones, etc.).

  • Savoir que la diversité culturelle comprend une variabilité sociale (cf. CARAP K9)

Dans le CARAP (carap_K9), on trouve des descripteurs concernant ce type de variabilité.

Les pratiques linguistico-culturelles varient selon les groupes sociaux, régionaux ou générationnels. Dans une interaction intercompréhensive, l’emploi de ces variantes est légitime et source de richesse lexico-culturelle. Cependant, les participants devraient signaler à leurs interlocuteurs qu’il s’agit d’usages non standard, afin que ces derniers choisissent en connaissance de cause comment traiter ces éléments linguistiques (se limiter à comprendre, les apprendre, les réutiliser …).

Savoir que la culture joue un rôle dans la communication plurilingue

  • Savoir que la compréhension d’un discours écrit ou oral dépend de facteurs linguistiques mais aussi culturels

Par exemple, un texte peut être transparent d’un point de vue linguistique, mais créer un problème d’interprétation dû à des modèles comportementaux et à des références culturelles non partagés.

  • Savoir que les représentations culturelles peuvent amener à des malentendus interculturels (cf. CARAP K10)

Les représentations (auto- et hétéro-représentations) et les stéréotypes sont parfois des filtres qui bloquent ou fourvoient l’interprétation du message de l’autre. Voir à ce propos la section K10 du CARAP (carap_K10).

  • Connaître quelques références culturelles de type encyclopédique

L’interaction plurilingue est une occasion à saisir pour découvrir et faire découvrir des éléments culturels. Si l'éducation interculturelle met l'accent sur le développement d'attitudes et de savoir être, la connaissance factuelle de faits culturels peut toutefois constituer une base pour l'interprétation et la compréhension de la diversité culturelle.

  • Savoir que certains éléments lexicaux se réfèrent à des réalités socioculturelles qui n'ont pas toujours d'équivalent dans d’autres contextes

Par exemple : le quotient familial dans la politique fiscale française ; primo e secondo piatto dans l’organisation du repas à l’italienne ; saudade comme sentiment lié à la culture lusophone.

Savoir que proximité linguistique ou pragmatique n’implique pas identité de référence socio-culturelle

  • Savoir que certains éléments lexciaux désignent des réalités socioculturelles différentes ou partiellement différentes selon les communautés.

Par exemple des mots-calques ne recouvrent pas la même fonction dasn une organisation sociale: recteur (FR) / rettore (IT), collège (FR) / colégio (ES) / collegio (IT) ; docteur (FR) / dottore (IT) ; préfet (FR) / prefect (CAT) / prefeito (PORT) / prefetto (IT), etc.

  • Savoir que certains éléments lexicaux proches par leur forme et leur sens présentent des différences de connotation liées à des réalités socioculturelles différentes

Par exemple : Mezzogiorno (IT) / Midi (FR), province (FR) / provincia (IT) …

  • Savoir que les gestes et mimiques peuvent se ressembler mais avoir des significations différentes 

Pour le français, des exemples de “dictionnaires de gestes” sont consultables sur lepointdufle_interculturel. Pour l’italien, voir youtube.fabiocaon.

  • Savoir que l’usage de ceratines tournures de la phrase et formes du discours varie selon les communautés de discours.

Par exemple le tutoiement / vouvoiement, les termes d’adresse, les formules d’ouverture et de clôture d’une interaction, les tours de parole, etc.