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Hommage de l'intercompréhension à Umberto Eco

Soumis par jpc le

Umberto Eco, pionnier de la sémiotique, théoricien de la réception, obsédé textuel, a eu la mauvaise idée de mourir avant-hier, 19 février 2016, peut-être la première mauvaise idée qu'il ait jamais eue. Nous devons rendre hommage à l'homme, intellectuel et érudit, linguiste et philosophe, spirituel et critique, et pour nous membres du réseau Miriadi, défenseur de l'intercompréhension. Il aura été un des rares penseurs célèbres et influent en ce monde à comprendre l'intercompréhension et à exprimer cette magnifique idée, mieux que nous-mêmes. Nous avons usé et abusé de cette fameuse citation. Nous ne sommes pas prêt de trouver mieux et c'est la raison pour laquelle je la rappelle une fois de plus, en forme d'hommage  :

Une Europe de polyglottes n’est pas une Europe de personnes qui parlent couramment beaucoup de langues, mais, dans la meilleure des hypothèses, de personnes qui peuvent se rencontrer en parlant chacune sa propre langue et en comprenant celle de l’autre, mais qui, ne sachant pourtant pas parler celle-ci de façon courante, en la comprenant, même péniblement, comprendraient le « génie », l’univers culturel que chacun exprime en parlant la langue de ses ancêtres et de sa tradition.

Cette admirable citation est extraite de La recherche de la langue parfaite dans la culture européenne, traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro, Éditions du Seuil, 1994. l'original étant La ricerca della lingua perfetta nella cultura europea, 1993, Laterza Editori. Ce texte était issu du cours à la chaire européenne du Collège de France, qu'Umberto Eco a assuré en 1992-1993 sur le thème « La quête d’une langue parfaite dans l’histoire de la culture européenne ».